Une nuit qui en vaudrait mille de plus.

Entraîné très rapidement par Meru assez loin de l'ange déchu et de l'humaine, Goby profita de ce bref moment de non-contrôle pour réfléchir un peu. C'était en effet une excellente idée qu'ils se séparent ; un groupe de quatre personnes serait beaucoup plus facilement repérable. Il ne fit cependant pas attention aux alentours. Rien ne surprendrait Goby à Zandler ; il y était déjà venu plusieurs fois. Cependant, pour un vampire n'ayant jamais mit le pied ici, on pourrait être certes surpris et impressionné.

Dans les rues, partout autour de Meru et lui, des gens de toutes sortes se promenaient normalement. Des elfes, des humains, des nains, même quelques anges et anges déchus. Évidemment, les humains étaient en massive majorité, mais il était tout de même étonnant de voir à quel point toutes ces personnes ne se craignaient pas malgré tout. Il devait certes y avoir des vampires et des démons : mais ceux-ci, évidemment, cachait leur véritable identité. Les minions d'Apocalypse n'ont pas leur place dans les villes et villages des humains. Bref, Meru finit par s'arrêter lorsqu'ils furent enfin particulièrement loin de Warrel et Hikari. D'ailleurs, il ne les voyait plus. De quoi pouvait-elle bien vouloir lui parler..? Il le saurait probablement bien assez tôt. Mais d'ici-là, ils avaient toute une nuit devant eux, et Zandler vivait très bien autant la nuit que le jour. Ah, les grandes capitales..!

Alors voilà. Ils avaient toutes les possibilités du monde. À Zandler, rien n'était impossible pour s'occuper, quasiment. Goby avait toujours en tête cette écrasante défaite qu'il avait vécu contre son impulsion, et il ressentait l'intense besoin d'être quitte avec celle-ci. Il n'était pas question que ses instincts l'aient humilié et qu'il ne se soit pas racheté à ses propres yeux. Bref, il avait faim et comptait bien ne pas tuer cette fois.

J'ai un compte à régler avec mes instincts vampiriques. Allons donc nous abreuver, un peu.

Meru regarda son ami puis les gens autour d’eux. C’est dingue comment sa faim était revenu en force!! C’était tentant que de boire un peu de sang encore.(Un peu étant beaucoup pour Meru.) Seulement voilà, elle voulait tout de même pouvoir parler avec Goby, c’était important qu’elle lui parle pour qu’elle sache ce dont il était réellement question, mais... Cela pouvait attendre, elle avait faim!

« D’accord, je doute que de faire cela en plein milieux d’une rue bondé soit la meilleure idée du monde n’est-ce pas? » dit-elle avant de rire faiblement. Elle avait envie de jouer ce soir. Elle voulait pouvoir s’amuser un peu! Bon oui, ce n’était peut-être pas le meilleur moment pour avoir des envies perverses, mais Meru était comme ceci. Elle était une vampire qui adorait le sexe, le sang la nuit bref! Elle adorait s’amuser! Un peu folle? Oui, mais c’était sans doute l’une des raisons pourquoi elle et Edrick s’étaient vites bien entendus... Son fiancé lui manquait, ses mains lui manquaient, ses yeux, ses lèvres... Tout de lui étaient magnifiques et délicieux à ses yeux.

Meru soupira avant de grogner faiblement puis de passer une main dans ses longs cheveux... Peut-être trop. «Alors, on va où? On devrait faire vite, sinon je ne pourrai plus me retenir et je veux me changer les idées un peu. » dit simplement cette dernière avant de sourire puis de regarder Goby, n’ayant jamais lâché sa main. Au moins, elle ne se perdrait pas.

Bon, plus vite ils trouveraient un endroit tranquille, mieux ce serait. La première idée qui lui vint en tête fut un bordel. Rien de mieux qu'un bordel pour pouvoir tuer facilement, sans être repéré. Après tout, ce n'était pas la première fois que Goby venait à Zandler, il avait l'expérience des endroits pour trouver la nourriture. Goby n'était cependant pas un amateur de sexe : il n'attendait pas longtemps avant de bouffer le ou la pute qu'il avait payé avant de le bouffer. Habituellement, dès les vingt premières secondes, sa victime était déjà morte. Il choisissait le sexe de la victime selon sa faim : les hommes, ayant plus de muscles, contiennent habituellement plus de sang que les femmes. Enfin, sentant toujours la main de Meru faisant pression sur la sienne - et trouvant cela très agréable, bien qu'un brin intimidant - il commença à l'amener vers le bordel le plus proche, à son souvenir. Sans lui dire où il l'amenait. Elle comprendrait probablement bien assez vite, de toute manière.

Puis ils finirent par arriver devant un immeuble assez petit, à peu près quatre étages, semblant assez miteux. Un espèce d'écriteau délabrés sur lequel n'était inscrit que "Plaisir ++" était suspendu au-dessus de la porte d'entrée de l'immeuble. Il jeta un bref regard vers Meru, se demandant la réaction qu'elle aurait en constatant où il l'avait finalement emmenée.

C'est ici que les gens sont le plus facile à victimiser. Ils nous laissent les approcher, et en plus, il n'y a personne ni pour nous voir, ni pour nous entendre. C'est ça, qui est génial.

Silencieuse, Meru se lésait guider à son tour par Goby, le tout pensivement incertaine et pensive. La situation était étrange et quelque chose était perturbé dans son cœur et son esprit. Edrick, Adam, Astra, Goby, tout ça était mélangeant pour elle. Cependant, elle n’en parlerait pas, préférant oublier tout cela pour le moment. Elle avait besoin de nourriture avant tout! Elle marchait donc suivant son ami observant peu à peu où ils allaient avant d’arriver finalement vers cet immeuble.

Intriguée et amusée, Meru regarda Goby, un sourire charmeur et coquin aux lèvres. « Tu viens à ce genre d’endroit toi? Tu sais quand tu t’ennuie, c’est moi qu’il faut venir voir. » dit-elle avant de plaisanter puis de sourire. « Enfin, tu as raison. C’est l’endroit idéal cet endroit. Entrons alors. On se sépare à l’intérieur ou on reste ensemble.»  demanda la belle vampire avant de sourire faiblement puis de rire.

« Après, je pourrai te parler? » demanda l’amour de Goby. Dire qu’elle était si proche de lui, si elle le saurait, elle serait sans doute étonnée.

« J’ai soif... » murmura Silverwind.

La jeune femme entra donc dans l'immeuble avec Goby. observant à présent tout ce qui s,offrait devant ses yeux. Il y avait beaucoup de femmes. Certaines très belles, d'autres beaucoup moins. Il y avait quelque hommes également. Elle sourit puis passa sa langue sur ses lèvres. Elle était excitée à l'idée de sentir le sang chaud de quelqu'un couler lentement dans sa gorge. L'idée était si excitante et si bonne, qu'elle eut un frisson et trembla légèrement, tout de même assez pour que le vampire sente le tremblement dans sa main.

Il esquissa un bref sourire normal à l'attention de Meru et finit par lâcher la main de cette dernière. Certes, il aimait bien la sensation de contact physique avec la femme de ses rêves, mais après un moment, ça devenait un peu trop perturbant. D'ailleurs, c'est dans des situations comme celles-ci dont il avait besoin de toute sa tête. Encore plus : ils allaient entrer dans un bordel. Des couples, ça n'entre pas dans un bordel ensemble. Il fut surpris, comme d'habitude, en entrant aussitôt. Comme d'habitude, la multitude de gens "disponibles" se tenaient bien tranquilles dans la grande salle d'entrée. Une vieille dame vint tout de suite vers Meru et lui, en inclinant doucement la tête.

(Vieille dame) Bonsoir, monsieur, madame. J'espère que vous trouverez ici de quoi satisfaire vos besoins. Avez-vous certains critères précis quant à ce dont vous désirez? Je peux vous guider dans votre... Achat.

La vieille dame eut un rictus un peu malsain. Haussant un sourcil, il jeta un regard circulaire à la pièce. Il y en avait en effet de toutes sortes, ici.

Pour ma part, j'aimerais bien un homme... Avec suffisamment de viande autour de l'os, bien bâti. Mes préférés.

La vieille dame laissa une petite exclamation sournoise et fit un clin d'oeil à l'endroit de Goby. Aussitôt que cette dernière se retourna pour observer ses poulets, Goby en profita pour rouler des yeux et lancer un espèce de regard découragé vers Meru. Cette vieille femme - tout comme la dernière fois qu'il était venu - ne cessait jamais de lui faire ce même manège chaque fois. Le plus génial, dans tout ça, c'est que Goby n'était pas homosexuel. Seulement, c'était la seule façon de se retrouver avec un tank de sang ambulant dans une chambre, seuls. Ce qu'il y avait d'encore mieux, c'est que cette vieille femme avait une mémoire très... sélective. Elle ne se rappelait de Goby les diverses dernières fois où il était venu. Ça lui évitait de se faire chasser à cause de choses aussi futiles que "la dernière fois, l'homme avec qui tu étais, on l'a retrouvé mort dans le lit."

La vieille dame appela un certain Nick, qui s'avança de quelques pas en direction de Goby, avec une expression faciale d'une fantastique neutralité. Cette vieille avait bien choisi : un homme avec pas mal de muscles - de réservoirs de sang - juste comme les voulait Goby. Forçant un sourire qui exprimait l'excitation sexuelle, il jeta un dernier regard à Meru, et lui murmura quelques mots.

Je t'attends dans quinze minutes dans la ruelle derrière. Je sortirai par la fenêtre après probablement une minute, mais... Euuh.. Prend le temps dont tu as besoin...

Le prénommé Nick prit Goby par la main et l'amena vers un couloir. Ça ne faisait pas plaisir à Goby d'inciter Meru au sexe avec un pute, mais... Il n'avait pas envie que cette dernière sache qu'il avait des sentiments pour elle. C'était, très honnêtement, la dernière chose dont il avait besoin...

Meru sourit faiblement à Goby alors qu’il lui dit de prendre son temps. Elle rit faiblement et le regarda partir. Sans un mot vis à vis son ami, elle se retourna vers la vieille dame. Cette dernière l’observa puis sourit. Elle semblait heureuse d’avoir des clients ce soir.
Meru réfléchit un moment. «Alors mademoiselle, quel genre de personne rechercher vous? » demanda cette dernière. Meru décroisa les bras et observa la dame.
« Quelqu’un au cheveux pâle, un homme de préférence, qui parait inoffensif. » dit simplement la vampire. Aussitôt, la dame partie et alla chercher un jeune garçon. Visiblement très jeune, ses cheveux étaient d’un roux flamboyant et son regard ne montrait que de l’innocence. Parfait. Ce dernier lui sourit tendrement avant d’entraîner la vampire vers l’une des chambres.

Aussitôt arriver dans l’une des chambres, il laissa la vampire entrer dans la pièce et resta debout alors que Meru s’était assise pour l’observer. « Bon et bien montre moi un peu ce dont tu est capable le jeune. » dit simplement cette dernière. Le jeune rouquin commença à se dévêtir lentement tandis que Meru l’observait attentivement. Il était mignon, certes, mais ce dernier ne lui servirait à rien d’autre que pour se nourrir. Voilà. Seulement voilà, il était payer pour donner du plaisir, non pour mourir et le garçon était déjà auprès d’elle à lui porter quelques careses à la nuque et au ventre.

Heureusement habituée, bien vite, Meru se retrouva sur le pauvre petit qui était à présent couché sur le dos. Une fois sur lui, elle le tenait par les poignet. « Mon mignon, ferme les yeux et profites du privilège dont je te fais le cadeau. » lui murmura Silverwind. Ce dernier écouta, ce fut sa seule erreur. Rapidement, Meru lui mordit le cou, transperça sa peau et sa chair pour pouvoir goutter enfin son sang chaud. C’était si délicieux! Ce sang chaud, jeune et vigoureux. Elle en avait des spasmes de plaisir dans tout le corps tellement elle appréciait de boire ce sang. Malgré les efforts qu’elle y mit, elle tenta de ne pas le tuer, mais il était trop délicieux. Après quelques instant, elle s’arrêta, le corps encore en plein tremblement. Il était vivant ce dernier. La belle vampire le regarda puis soupira avant de sortir de la pièce, essuyant ses lèvres tâchés de sang, elle sortit donc pour rejoindre la ruelle dont son ami parlait un peu plus tôt. Elle était donc à l’extérieur, le dos collé au mur de brique, elle tâcha de reprendre son souffle pour se calmer. C’était si bon le sang, c’était l’une des meilleures choses qui existe au monde!

Les yeux clos, elle avait une main au mur, l’autre sur sa bouche.

Le prénommé Nick entraîna donc Goby jusqu'à une chambre. Il lui ouvrit la porte, et Goby entra dans la pièce. C'était une chambre très normale. Rangée, des couleurs normales : ils n'avaient pas investis dans un budget sensationnel pour donner une atmosphère sensuelle aux chambres. C'était probablement mieux ainsi, après tout. Goby ne perdit pas tellement de temps et se dirigea aussitôt vers le lit, sur lequel il s'allongea sur le dos, les deux mains derrière la tête. En s'installant, il entendit le bruit de la porte qui fut fermée et quelques pas en sa direction. Ce Nick se tenait debout, au pied du lit en fixant Goby de cet air encore neutre, même si un peu moins. Ce dernier avait l'air heureux d'avoir Goby pour lui, il semblait avoir tout de même vraiment envie de lui. Aussi, il s'avança jusqu'à se retrouver complètement sur le corps du vampire. Goby le laissa s'installer par-dessus lui. Lorsqu'il fut entièrement par dessus ce vampire qui lui faisait un effet particulier, il posa ses mains sur la poitrine de Goby et avança son visage afin de l'embrasser.

N'ayant pas particulièrement cette envie, Goby bougea légèrement la tête de manière à ce que la bouche de l'homme musclé se retrouva plutôt vers son cou, partie que ce Nick S'empressa d'embrasser tout de même. Goby fit la même chose : il colla ses lèvres contre le cou de l'homme. Il sentait, au travers de cette peau et de ces muscles, le sang de cet homme. Il semblait hésiter un instant durant lequel les lèvres de Nick ne lâchèrent pas le cou du vampire. Même chose de l'autre côté, sauf que Goby gardait ses propres lèvres immobiles contre cette peau. Puis, sentant que les mains de sa victime commençait à descendre vers des endroits où il n'avait pas envie qu'elles se retrouvent, il abandonna son hésitation.

Il mordit simplement et silencieusement dans la chaire du prostitué. Encore une fois, un sang délicieux. Il sentit tous les muscles de l'homme sur lui se contracter et se serrer contre lui. L'homme consistait en un poids assez considérable, mais étant en train de boire, ce genre de sensation désagréable d'étouffement ne pouvait se faire ressentir par ce vampire assoiffé. Les bras de chacun se serrèrent autour du corps de l'autre. Ce qui surpris Goby, cependant, c'est que ce Nick ne tentait pas d'éloigner son propre corps de celui de Goby, comme le faisaient habituellement ses repas. Au contraire, il l'étreignait encore plus, comme s'il aimait que le vampire fut en train de se nourrir de sa vie.

Puis, lentement, comme il continuait de s'abreuver dans le réservoir hélas éphémère que lui offrait l'homme, il commença doucement à sentir que la vie se détachait de lui. Il était à présent temps d'arrêter de boire, s'il voulait réussir à le maintenir en vie... Mais comme il essayait VRAIMENT de détacher ses crocs du cou de l'homme, il fut auto-humilié de constater qu'il n'en était pas capable. Il tenta de se rappeler son premier échec : cela empira son cas, et il planta ses crocs encore plus profondément, se rappelant la merveilleuse sensation d'avoir comblé une soif intense. Et comme il s'y attendait, le sang s'arrêta de couler entrer sa langue et son palais. L'homme était mort sur lui... Il retira ses crocs en poussant le corps vers en haut, et le jeta à côté de lui. Le corps mort de Nick tomba doucement au côtés de Goby, dans ce grand lit double, et Goby ferma les yeux, serrant dents et poings.

C'était la deuxième fois qu'il ratait son coup. Bordel de merde, qu'est-ce qui au juste l'empêchait de réussir..? Pourquoi n'était-il même pas capable de laisser un peu de sang à ses victimes..? Il avait pourtant le désir fort de ne pas tuer. Il voulait réellement laisser en vie les gens qu'il était sensé sauver en étant Élu. Cette défaite fut beaucoup plus dure sur lui que la première. Le réflexe auto-défensif qu'il avait eu la première fois ne se manifesta pas à nouveau. Il avait simplement échoué. Il donna un coup de son poing contre le lit sous son corps. Il poussa un long soupir découragé. Il devait aller retrouver Meru, cela devait déjà faire sept minutes qu'il avait passé, allongé sur ce lit aux côtés d'un cadavre. Il se releva et sortit par la fenêtre. Il tomba de ce fait directement à côté de Meru, qui elle se tenait debout contre le mur. Surpris un instant, il hésita avant de finalement dire quelque chose.

Tu n'as pas pris beaucoup de temps, tiens.

Avait-il vraiment envie de lui dire qu'il avait encore échoué..?

La jeune femme ouvrir lentement les yeux pour regarder Goby qui était à présent à ses côtés. Elle lui fit un très mince sourire, toujours encore collé contre le mur de brique. « Non, je n’ai pas pris trop de temps pour en finir avec lui. Il était jeune, sans doute très jeune même. » elle regarda un moment ailleurs dans le ciel. Il était noir, mais la pluie était toujours présente et de trop présentement. « C’était presque drôle de le voir agir. » Elle sourit faiblement et regarda Goby de plus près. Elle redevint sérieuse un instant tandis qu’elle s’approcha de Goby. « Bon, maintenant que nous avons bu, nous faisons quoi? Et n’oublie pas que je dois te parler. C’est important. » lui rappela la vampire. Elle lui prit la main pour lui obliger à quitter cette ruelle et reprendre le chemin tranquillement.

De nouveau en route, elle marchait tranquillement à ses côtés. « Bon. Goby écoute-moi bien veux-tu? » Meru réfléchit un petit moment puis ouvrit de nouveau la bouche pour prendre la parole. « Je voudrais savoir, du moins comprendre quelque chose. Je ne l’avais jamais remarqué auparavant après tout ce temps, mais... Je me demande quelque chose. Enfin... -_-’ J’ai du mal à m’exprimer, mais en gros j’ai l’impression, pardonne-moi si je me trompe que tu arrête pas de m’observer souvent. Ou alors je ne sais pas, j’ai l’impression que tu t’intéresse un peu à moi. Même si tu me dirais non, mon instinct ne me trompe jamais. Tu sais, je comprendrais. » dit-elle avant de sourire puis de soupirer par la suite. « Plusieurs vampires me racontait parfois que tu était fou de moi.^^ C’est vrai? Si c’est le cas, c’est gentil. » Elle regarda le sol. « J’ai fait mine d’ignorer ça lorsque les autres me le disait, mais j’ai l’impression que c’était pas faux, donc... J’aimerais bien savoir. Sa ne changerais rien ou en tout cas, rien de négatif. »

Meru se retourna vers Goby pour le regarder un moment et lui sourire encore. Elle qui n’avait pas de tact, elle avait peur d’avoir fait une gaffe. « Tu sais, même si... J’ai vécu longtemps auprès d’Edrick. En une seule nuit, tu as été plus présent pour moi que lui. Merci bien. Je crois que si tu n’aurais pas été là... J’aurais fais des choses que je ne veux même pas imaginer. » avoua silvaner Il était rare qu’elle parle aussi ouvertement! Il devrait en profiter.

Ne pouvant résister au contact de main avec Meru, il la suivit. Il fut initialement ravi qu'elle ne lui demande pas comment cela s'était passé avec son abreuvoir. Cependant, plus elle commença son monologue, plus il aurait préféré qu'elle lui parle de ça à la place. Même pour un vampire ayant honneur et puissance, ce genre de situation mettait Goby dans un état de malaise très fort. Il n'était pas un fils de Dieu entraîné à n'avoir aucun sentiment comme l'était Edrick. Il était un être vivant normal de ce monde, après tout. En fait, non. Il était Élu d'Adam. Il était donc logique qu'il ne fusse pas un être sans sentiments et sans craintes. Adam n'aurait jamais fait l'élection d'une machine de guerre, ça, il le savait très bien. D'ailleurs, Goby s'étonnait lui-même parfois de connaître aussi bien ce Dieu avec qui il n'avait jamais eu de contact auparavant. Bref...

Meru n'avait toujours pas lâché sa main, ce qui rendait la situation encore plus inconfortable pour lui. Quelle horreur de se voir forcé à révéler ses sentiments à une personne, avec un tel contact physique..? Les deux vampires passèrent près d'une ruelle au moment où Meru termina de dévoiler ses sentiments. Il n'avait pas du tout envie de faire ce dialogue publiquement, au milieu d'humains ne connaissant même pas une parcelle de tout ce qu'avait pu vivre ces deux êtres quasi-millénaires. Tout ce qu'elle disait le prenait au dépourvu, vraiment. En particulier cette dernière «révélation».

Pendant près de cinq cent ans, Goby et Meru avaient été deux vampires complètement indépendants. À peine s'ils s'étaient déjà adressé la parole l'un à l'autre. Ils avaient vécu chacun leur vie sans que celle de l'autre ne dérange quoi que ce soit à l'autre : en tout cas, pour Meru. Pour Goby, la même chose s'appliquait, mais uniquement dans un contexte physique. Dans un contexte psychologique et émotionnel, c'était tout autre : Goby en était venu à mépriser les autres vampires, les démons, voire presque lui-même pour Meru. Tandis que pour cette dernière, il n'avait été, avant leur élection, qu'un élément du décor ne servant pas à grand chose, outre l'admirer. Mais désormais qu'ils étaient liés par cette quête, tout semblait si différent. Jamais Goby n'aurait cru avoir la moindre chance d'avoir quelconque discussion un jour avec Silverwind. Il savait tant de choses sur elle : il était très certainement le seul vampire du souterrain qui eut pu dire le nom complet de Meru sans même hésiter. Ou alors son âge, sa date de naissance. La couleur de ses yeux, sa couleur préférée, la couleur de sa couverture. Pourtant, tout cela, il le savait seul.

Et aujourd'hui, ce soir même, Meru ouvrait vers Goby une porte. Une porte plus grande qu'il ne l'aurait jamais cru. Là, dans cette ruelle, face à face, Goby regardait par terre. Pour la première fois, il ne pouvait soutenir un regard, et il tenait toujours fermement la main de Meru. La bouche entrouverte, il réfléchissait plus fort qu'à l'habitude à ce qu'il pourrait dire. Ainsi, il eut le parfait contrôle sur ses paroles. Cependant, pas sur ses actions...

Eh bien ces autres dont tu parles avait raison... Cela fait plus de cinq cent ans que je suis conscient de ton existence, et cela doit faire presque autant de temps que je ne peut penser à personne d'autre qu'à toi. Certes, c'est pathétique, mais...

Mais quoi..? Il ne le savait même pas.

Meru regardait à présent le vampire à ses côtés. Il avait l'air si.... mal à l'aise. Peut-être qu'elle aurait du attendre? Non. Elle n'aurait jamais pu continuer ainsi l'aventure sans savoir! Meru était ainsi, lorsqu'elle avait une question, elle devait avoir la réponse au plus vite, ou elle perdait ses moyens, tout simplement. Cependant, Goby lui donna une réponse qui l'étonna grandement. Bon, elle avait comprit qu'il avait des sentiments pour elle, dès qu'elle le lui avait demander, mais elle ne s'était pas attendu à une telle réponse. Il était donc amoureux d'elle depuis si longtemps? Pourquoi? Comment? Elle ne comprenait pas Goby.

Oui dans le souterrain ils s'étaient croiser, adresser la parole quelque fois, elle s'entendait mieux avec lui que n'importe quel autre vampire, mais avec Edrick dans sa vie, elle en avait vite oublier le reste disons le franchement! Puis voilà que Goby lui... Lui disait une chose que personne n'aurait jamais oser lui dire. Que personne n'avait fait d'ailleurs. Jamais personne n'avait dit de telles paroles aussi... gentilles et agréable. Ni même Edrick d'ailleurs et puis... C'était étonnant.

La vampire ne sut donc pas quoi répondre durant un bon moment. Elle restait silencieuse, debout près de Goby, le tenant toujours par la main. Elle ne la lâchait pas, incapable encore sous le choc.

"Tu... tu dois être le vampire le plus têtu alors. C'est long 500 ans. Tu n'est pas le premier, mais le premier à ressentir quelque chose pour moi aussi longtemps, j'en suis persuadé." dit-elle avant de sourire faiblement puis de se retourner pour le regarder. "Tu n'as pas à regarder le sol comme si tu avais honte. Il n'y à rien de mal dans ce que tu m'as dis." Elle se tut incertaine de ce qu'elle allait ou devrait dire par la suite. Silverwind était connue pour être la femme impulsive qui n'agit jamais après avoir réfléchit et discuter. Donc la discussion était toujours une chose compliqué aux yeux de la vampire.

Silencieuse de nouveau, celle-ci leva les yeux au ciel à nouveau. Il pleuvait toujours. C'était peut-être Adam qui pleurait tellement il se rendait compte de son erreur? Même si c'était le cas, elle ne retournerait pas au sous-terrain même si elle le pouvait. L'idée de partir à l'aventure lui plaisant bien. Celle de tuer son.. ancien fiancé et son père était moins intéressante à ses yeux cependant. Bref, au moins, elle n'était pas seule à y aller, ils seraient neuf et parmi ces neuf, il y avait Goby. Qu'elle ne le veuille ou non, elle avait réussit à s'attacher bien plus vite à ce dernier qu'elle ne l'aurait cru auparavant. C'était marrant. Lorsqu'on connait bien Meru et qu'on sait qu'elle n'est pas la femme la plus sociale du monde! Cette dernière fit un petit soupire avant de descendre les yeux sur Goby de nouveau. À quoi pouvait-il bien penser à cet instant? Il devait regretter de lui avoir dit la vérité sans doute? Elle ne le tuerait pas pour une chose pareil de toute façon.

Meru avait presque un talent pour la compassion. Presque. Très loin presque, mais bon. Elle semblait essayer, même rien à faire. Elle devrait s'améliorer, car d'ici-là, la situation émotionnelle interne de Goby ne s'améliorait pas du tout. Il ne savait plus vraiment quoi dire. Pff, si au moins il y avait quelque chose à dire.. Il releva son regard vers Meru. En ce moment, son expression faciale était très neutre. Il ne laissait pas transparaître aucune peine, aucune joie. Peut-être seulement un petit malaise, rien de plus. Par contre, de la regarder comme cela, les yeux dans les yeux, n'était pas particulièrement une partie de plaisir. De toute manière, Meru ne semblait pas vouloir s'attarder sur le sujet de ce que ELLE ressentait.

Et cette situation devenait de plus en plus insoutenable. Et disons que les mains n'aidaient pas du tout. Et puis il craqua. Goby lâcha rapidement la main de Meru, fit un grand saut ce qui lui permit de grimper sur un mur de brique bas, et aussitôt s'enfuit de cette petite ruelle en passant par les toits. À partir de ce moment, il ne fit pas attention du tout vers où il se dirigeait. Comme ils se trouvaient dans un quartier résidentiel, les maisons étaient assez basses et rapprochés pour qu'il puisse sauter de toit en toit. Il ne savait pas pourquoi il s'était sauvé. Il aurait dû rester, même s'il n'avait rien à dire. C'est pourtant ce qu'il ne supportait pas : ne pas savoir que dire dans une situation dans laquelle dire quelque chose est crucial. Il lui arrivait assez rarement d'être pris au dépourvu dans ses mots. Et quand ça arrivait, il paniquait. Et comme il venait de le faire, il s'enfuyait. Il ne regarda même pas une seule fois si Meru le suivait, et n'avait aucune idée de comment ils allaient se retrouver, finalement. Et encore moins de comment il réagirait et comment expliquer cette fuite soudaine. Il était lâche, et s'en voulait atrocement d'avoir cédé à cette impulsion qui lui criait de fuir, fuir, simplement fuir.

Les dents et poings serrés, il continua sa fuite.

Meru allait réagir lorsque Goby partie, mais elle n’eut même pas le temps de prononcé un mot. Encore une fois, elle avait trouvé le moyen de dire une connerie? C’est ça? Incertaine, elle laissa le vampire fuir comme il le voulait. Après tout, il avait tout les droits non? Silverwind soupira de nouveau et entreprit de marcher un moment. Bien qu’elle soit trempé à l’os, elle ne se plaignait pas sur ce fait désagréable. Comme si elle l’avait pratiquement oublier, ce qui était le cas.

Ce ne fut que quelques minutes plus tard lorsqu’elle décida de grimper sur ce qui semblait être une église, qu’elle constata le mauvais temps. Cependant, il semblerait que ce dernier veuille bien ce calmer, mais pas immédiatement. Assise toute en hauteur sur ce toit, Meru observait ce qui s’offrait à elle. La vue était agréable certes, mais elle n’avait pas le moral pour s’amuser à penser à la beauté des choses. Non, en une nuit, un sal ange qui se croyait tout permis avait détruit sa vie. Pourquoi elle? Pourquoi Adam ne lui avait-il par expliquer son choix! Il n’avait pas ce droit. Furieuse elle frappa le toit avant de déposer son regard sur quelque chose qui bougeait plus loin. Elle reconnu immédiatement Goby qui fuyait encore. Décidée, elle sauta en bas de l’église et partie rejoindre Goby. Pour une vieille vampire comme Meru, c’était facil de rejoindre Throne. Une fois qu’elle l’eut trouver, elle sauta pour atterrir devant ce dernier, lui barrant le chemin.

« Hey. Pourquoi tu est partis comme ça ? J’ai dis quelque chose qui t’a froissé? » demanda Silverwind qui pour une rare fois, semblait se préoccuper de quelqu’un « Désoler si c’est le cas. Je ne suis pas douer pour parler. » dit simplement la vampire qui l’observait. Elle semblait réellement désoler de la situation. Il y à quelque heures, elle à perdu Edrick. C’était douloureux encore, mais elle ne pouvait pas vivre sur cette douleur, elle avait mieux à faire.

Il avait été ridicule, minable, pathétique. Il regrettait déjà de s'être enfui de cette manière, aussi brusquement. Il soupira au moment où Meru se jeta devant lui. Il comprenait qu'elle ne soit pas douée, elle n'en avait jamais vraiment eu l'occasion, à vrai dire, probablement. Il n'était pas excessivement meilleur lui-même, mais tout de même.

C'est ridicule. Je me sens comme un adolescent humain minable qui ne sait ni ce qu'il veut ni ce qu'il ressent.

Il poussa cet espèce de soupir de nez qu'on a lorsqu'on est un peu amusé, tout en secouant la tête doucement et souriant, très peu ,en coin. Il releva la tête vers Meru et entrouvrit la bouche. Il ne savait pas ce qu'il allait dire, mais il sentait qu'il devait dire quelque chose de toute manière. Aussi stupide allait-ce être..?

Tu vois, le problème, c'est que... Comme tu l'as dit, j'ai été tenace. Pendant cinq cents ans, j'ai conservé à ton égard ces sentiments, tout en restant dans l'ombre, sans même essayé de m'approcher de toi pour peut-être espérer établir une relation quelconque. Premièrement, ce n'est pas facile de dévoiler à quelqu'un des sentiments vieux d'un demi-millénaire. Ensuite... Ça me trouble de voir à quel point nous avons pu nous ignorer pendant toute mon existence... Et qu'en une seule nuit, nous soyons si proche l'un de l'autre, et en étant chacun si crucial à la survie de l'autre. Comme si nous avions toujours été si proches pendant les siècles précédent, alors qu'il n'en ait rien du tout : durant ces mêmes siècles, toi, tu as vécu de ton côté, en solitaire, ton utopie amoureuse avec le fils de celui qui était notre maître. Quant à moi, tout ce que j'ai pu trouvé à faire, c'est t'idolâtrer en silence, en passant le reste de mon temps à faire chier les autres, m'instruire et m'entraîner. Nos existences étaient complètement indépendantes, et voilà... Je dois maintenant sauver le monde avec la... Femme de mes rêves.

Meru restait debout, silencieuse devant le vampire. Elle ne savait pas ce qu’il dirait, ni comment ce dernier réagirait, mais le voir fuir ainsi l’avait troublé. Puis il parla enfin, ce qui la détendit légèrement.

« Un adolescent humain dis-tu?» Elle sourit faiblement. Il était vrai que ces humains avaient souvent ce problème. Ne jamais comprendre, ne jamais savoir où ils étaient. Elle soupira faiblement.

Puis vint alors le discours du Vampire. Meru l’avait laisser parler, sans jamais l’interrompre. Elle écoutait chacun de ses mots, les buvait littéralement. Tout ce qu’il disait là, c’était ce qu’elle ressentait. Elle était toute aussi confuse et ne comprenait pas pourquoi cette nuit les choses avançaient ainsi. Seulement, Goby, peut-être sans le vouloir, blessa légèrement Meru. Cette dernière avait regarder le sol, les yeux humides de larmes. Elle ne voulait plus penser au prince. Non, il ne fallait pas. Comment allait-elle pouvoir le combattre! C’était impossible et pourtant... Il le fallait. La vampire releva doucement la tête pour regarder l’homme devant elle, puis, à sa dernière phrase, quelque chose d’inattendue se produit. Quelque chose qui n’arrivait jamais à Meru. Elle avait rougit. Ses joues étaient rouges et la vampire semblait embarrassée. Pourquoi lui disait-il tout cela! C’était si... Gênant. Depuis quand était-elle gênée d’ailleurs?

« Goby... Je... Comment peux-tu faire... Pour t’intéresser à moi? Je suis une... Folle. Tu te rends compte Goby, sauver le monde avec moi. Imagine que je meurs demain? Ce n’est pas une bonne chose qui pourrais arriver non? Quoi... Que je n’apprécierais pas que tu y laisse ta vie toi aussi. » Elle regarda le sol puis ailleurs un moment. Tout cela était étrange... Compliqué, intriguant. « Je suis contente de ne pas être seule dans cette histoire. Je suis heureuse de t’avoir à mes côtés, tu me permets d’oublier. Merci et ne vas pas penser que tu est intéressant ou important parce que tu me fais oublier. Sa serait idiot, je ne suis pas de ce genre là. Je suis directe, si ça serais le cas, tu le saurais. Contente de savoir que quelqu’un m’aime vraiment sans que j’en aie des doute et je te trouve débile d’avoir endurer ça en silence aussi longtemps. » avoua Silverwind qui leva les yeux vers le ciel. Une légère brise de vent souffla dans ses cheveux blanc qui vola de chaque côté d’elle.

C'était bien beau ce que lui disait Meru. Il écouta tout, très avidement, chaque parole qui sortit de sa bouche, mais... Il y manquait quelque chose. Elle avait beau avoir bien des choses à dire, mais rien de tout ce qu'elle disait ne répondait à l'interrogation qu'avait Goby en lui-même. Après tout, ne venait-il pas du lui dire qu'il l'aimait, avec une passion incroyable, que l'on pourrait quasiment parler d'éternelle..? Et de son côté, Meru n'avait rien dit qui n'eut pu laisser à Goby croire soit qu'il devrait abandonner car il n'avait aucune chance, ou qu'au contraire, Meru aimerait bien essayer quelque avec lui. Mais non, aucun des deux..! À la limite, elle aurait pu lui dire quelque chose du genre qu'elle n'était pas prête à tout ça puisqu'elle venait tout récemment de rompre avec Edrick qui, Goby se l'avouait sans en souffrir, était tout de même l'amour de la vie de Meru depuis huit cents ans. Si au moins elle lui disait cela, il aurait une réponse sur laquelle basée sa déprime, sa dépression, voire son euphorie, dépendamment de ce qu'elle répondrait. Mais... néant.

Il soupira. Ça lui avait certes fait un petit quelque chose de bien en voyant Meru rougir, mais sans plus. Il fixa un moment Meru, un peu indécis de ce qu'il devrait faire maintenant. Détourner le sujet serait bien, si uniquement il pouvait se passer quelque chose. Hélas, sur des toits de maison, il y avait très peu de chances que quoi que ce soit ne vienne les déranger et briser le malaise grandissant, et particulièrement insupportable pour le pauvre Goby.

Qu'est-ce qu'on fait maintenant..? On a toute une nuit à passer avant d'aller rejoindre l'humaine et l'ange. J'aimerais bien qu'on profite de la ville et de tout ce qu'elle nous offre ; c'est peut-être notre toute dernière fois que l'on pourra vivre en paix et relaxer, qui sait..?

Après tout, même en étant conscient que Meru ne voudrait pas de lui, il s'en fichait. Il n'avait pas besoin de réciprocité. Tout ce dont il a besoin, et tout ce dont il peut se contenter, c'est uniquement d'être près d'elle, d'être avec elle. Ce que Goby aimait par dessus tout, lorsqu'ils vivaient dans le souterrain, c'était ces battements de coeur brusques et rapides, cette gêne étrange chaque fois qu'il voyait Meru au loin et qu'il savait qu'il allait marcher juste à côté d'elle.

Ce soir, cette même sensation, il la ressentait uniquement en étant près d'elle, depuis qu'ils étaient partis. En cette dernière minute, elle avait été plus forte que jamais : Cette impression que peut-être jamais il ne pourrait être plus près et vivre autre moment plus intime avec la personne de ses rêves. Autant profiter de cette merveilleuse nuit en ami. Cela ne vaut-il pas mieux que d'être haï par cette personne qu'il aime tant..?

Meru observait Goby, silencieuse et soucieuse. Elle sentait son coeur se serrer. La confusion totale. Voilà ce que voyait Silverwind dans son esprit. Est-ce que sa serait mal? Que d’oser ressentir quelque chose quelconque pour un autre vampire après tant d’années auprès d’un homme? Lui, il referait sa vie sans ce soucier d’elle non? Elle aussi le pouvait donc... Elle en avait le droit, mais également, elle était Meru.

« Tu as raison. C’est sans doute encore l’une des dernières fois ou nous pourrons relaxer et avoir la paix dans un endroit pareil. » avoua la vampire avant de faire un très mince sourire au vampire face à elle puis de s’approcher de ce dernier pour l’enlacer, ses bras autour du cou de ce dernier, la bouche près de son oreille. « Désoler de ne pas avoir réagit. Il me fallait quelques minutes de plus pour réfléchir tu comprends? Ce n’est pas tout les jours qu’on nous avoue un amour comme celui-là. » Elle ferma les yeux, restant toujours ainsi. « Je ne voudrais pas que tu crois que je suis une garce, ou alors que j’oublie vite. Ou alors que je me servirais de toi pour oublier. Je sais que j’aurai du mal à oublier, mais je ne veux pas l’oublier non plus. Pas maintenant. Seulement, je sais que rester de marbre face à toi ne me servirais à rien non plus. Je n’ai pas envie de te décevoir Goby. Ni que tu t’inquiète pour moi lors de notre périple avec les sept autres. Si tu veux vraiment de moi. Si tu veux nous pouvons... Passer cette nuit seule. Notre seul moment à pouvoir vraiment relaxer comme tu dis avant un bon moment. Je veux bien te laisser une chance Goby. Lorsque nous verrons Edrick et Larael cependant. N’oublie pas qu’il à été mon fiancé durant longtemps et que même si je ne pleure pas et ne défonce pas les murs, mon cœur reste blessé. » expliqua la belle femme avant de soupirer faiblement puis de lui donner un très léger et petit baiser près de cette même oreille, au cou près de la clavicule.

Elle recula légèrement et lui fit un sourire.... Doux. Oui, Meru savait montrer de la douceur, de la compassion même et de la tendresse aussi. Après tout... Elle était une femme encore.

La vampire observa le ciel à nouveau. Elle aimait beaucoup la pluie, mais sous certaine circonstance. Pour elle, la pluie était quelque chose de fascinant, de calme, de beau et de romantique à la fois. Allez savoir pourquoi... Cette dernière regarda Goby dans les yeux, attendant de savoir ce qu’il dirait ou ferait.

Goby fut violemment troublé l'instant d'une seconde. Il n'avait pas soutenu le regard de Meru tout ce temps pendant qu'elle lui parlait, aussi ne pouvait-il fier son interprétation que sur le ton de voix de la vampire. Ainsi, il releva TRÈS RAPIDEMENT la tête vers Meru lorsqu'elle fit une espèce d'incitation qui signifiait en grosses lettres lumineuses "FOURRE MOI." C'est en voyant l'expression faciale neutre et calme, voire attentionnée, que Goby comprit que ce n'était pas du tout ce qu'elle voulait dire. C'était difficile, parfois, avec Meru : elle avait ce genre de voix trop sensuelle, avec laquelle chaque parole pouvait être mal interprétée.

Il fut complètement figé lorsqu'elle s'approcha, et se sentit comme un bloc de pierre lorsqu'elle donna un baiser près de son cou. Il ne s'y attendais pas, et même s'il s'y étais attendu... Cela faisait si longtemps qu'il se retenait d'avoir le moindre contact physique avec Meru. Même pas une poignée de main, même pas une sorte d'accolade amicale de réconfort ou quoi que ce soit. Simplement car il gardait néanmoins l'espoir, qu'un jour peut-être elle accepterait d'être sienne. Pour qu'ensuite, toute cette abstinence soit subitement nettement plus agréable. Pour que ce premier contact physique réel soit le meilleur de son existence et reste gravé en sa mémoire à jamais. Eh bien ce contact venait d'être établi... Ce baiser venait réellement de tout changer pour Goby. La sensation de confort, de sérénité était insupportable par son excès. Ce baiser avait été beaucoup trop agréable, c'en était quasiment malsain : le stress que Goby ressentait plutôt venait d'un seul coup de s'intensifier encore plus. Il sentait plus que jamais son coeur qui battait.

C'en était presque cruel que le baiser ne s'eut pas prolongé.

Il fixa Meru, la bouche entrouverte. Maintenant plus que jamais, il avait envie de la prendre dans ses bras et enfin vivre le bonheur auquel il avait rêvé pendant cinq cents ans. Il se retint cependant... Il ne fallait pas brusquer Meru : elle viendrait d'elle-même, il savait qu'elle serait fort capable de le faire. Ou plutôt, il ne se sentait pas la force et le courage lui-même de faire les premiers pas. C'était pour ça, aussi, qu'il restait à l'écart et dans le silence jusqu'à maintenant. C'était Meru qui avait entamé le processus en lui posant la question.

Bref, il devait cesser d'avoir l'air idiot, avec cet air extasié et bouche bée.

Vivons notre soirée, d'abord. Je crois que les choses viendront par eux-mêmes... Et... N'oublie pas quelque chose, toi non plus. Malgré le respect immense que j'ai pour toi, Edrick est désormais notre ennemi juré. Je suis conscient que de savoir que nous allons l'affronter te blesse énormément. Peut-être même que ça t'effraie, mais... Ni les autres Élus ni moi ne retiendrons nos coups contre lui, malgré ce que tu as pu vivre avec lui. Tu dois l'oublier le plus vite possible, tu sais...

Meru regarda Goby sourit faiblement puis hocha doucement de la tête. Elle avait comprit et elle le savait déjà avant qu’il le lui dise. « Je sais très bien tout cela Goby. Je ne me laisserai pas prendre au jeu par mes sentiments. Dès que nous l’aurons à les confronter lui et Larael, je ne serai pas douce avec lui, j’y arriverai, je le sais. Je vais y arriver sans problème moi. » Elle soupira faiblement puis tâcha d’oublier Edrick pour le moment. « Bon et bien… Tu as une idée de ce qu’on pourrait faire? Ou alors d’où nous pourrions allez? » demanda Meru qui elle, n’était jamais venu à Zendler. Pourquoi? Simple, elle détestait les sorties à l’extérieur et encore plus les grandes villes comme celle-ci.

Cette dernière afficha un sourire amusée en repensant à l’expression qu’il avait eut dernièrement. C’était drôle à voir certes et presque mignon à la fois. Il avait l’air presque d’un enfant qui obtien une sucrerie qu’il attendait tant. XD « Tu avais presque l’air d’un gamin heureux il y à quelque instant. C’était assez mignon. » avoua Meru avant de rire puis de s’étirer par la suite. « Demain nous devrons retrouver les deux autres vers six heures donc d’ici ce temps nous avons un moment devant nous pour en profiter et à partir de demain nous devrons retenir notre soif également. Ils ne nous laisseront sans doute pas boire le sang d’un passant, même si nous leur garantissons que nous ne tuerons pas. Eux cependant, vont sans pouvoir manger à leur guise. C’est vraiment énervant ce genre de situation non? » La vampire sourit de nouveau à son partenaire avant de baisser les yeux vers la route la plus près.

« Alors tu as une bonne idée en tête maintenant? Une qui sois plus intéressante que de rester sur un toit. » Elle rit faiblement puis passe une main dans ses cheveux qui ne cessaient de bouger à cause du vent. Voilà bien une chose qu’elle n’aimait pas.. Le vent qui la décoiffait! Sans ne rien rajouter, elle tandis l’une de ses mains à Goby pour que celui-ci la prenne et leurs trouve un endroit où s’amuser un peu. Après tout, c’était comme il l’avait dit plus tôt, sans doute la dernière nuit tranquille et relaxe qu’ils auront. Alors il vaut mieux en profiter!

Il ne se contenta que d'écouter. Il n'avait ni l'envie ni l'inspiration de répondre à cela, de toute manière. Il devait en effet avoir eu l'air d'un enfant, mais après tout, c'était un peu comme cela qu'il se sentait. Il conservait des espoirs naïfs et enfantins. Il se sentait excité et nerveux en compagnie d'elle comme un petit garçon le serait en compagnie de sa future petite amie. Enfin... Il observa un instant la main que Meru lui tendait. Après ce baiser extasiant sur l'oreille, supporterait-il un contact semblable à celui auquel Meru l'avait forcé une dizaine de minutes auparavant..? Mais même, si Meru agissait ainsi... C'est car vraiment elle était prête à quelque chose..?

Le signe était évident, les paroles de Meru l'était tout autant, mais... Pendant si longtemps, Goby s'était habitué à son histoire : aimer Meru, comme il n'avait jamais aimé qui que ce soit d'autre, mais seul. Même lorsqu'ils quittèrent le souterrain environ une heure plus tôt... Même s'il venait de savoir que Meru venait de rompre avec Edrick, sa première pensée n'avait même pas été : «Génial, maintenant qu'elle est libre, j'ai toutes mes chances!» Il avait trop de respect pour Meru pour penser une telle chose, en réalité... Il s'était senti mal pour elle et se sentait désemparé de ne pas pouvoir comprendre la douleur qu'elle ressentait. Cependant, il ne se contentait de ce qu'il pouvait faire : être présent pour elle. Et c'est avec cette idée en tête qu'il avait été là, avec elle, ce soir. Sa mission d'Élu, à quoi bon. Meru était là, c'est tout ce dont il avait besoin, et il ferait quoi que ce soit, rendu à ce point. Quoi que ce soit pour elle, même s'il n'obtiendrait rien en retour.

Et elle lui laissait voir qu'enfin, son «rêve» pourrait se réaliser..? Ça lui semblait si inconcevable... Goby soupira, puis se mit à réfléchir. Où pouvaient-ils aller..? L'idée lui vint assez vite. Il saisit la main de Meru, frissonnant au contact initial. Puis, aussitôt, avec un sourire l'amena à la course. Ils traversèrent quelques toits, jusqu'à se retrouver devant un très grand immeuble. Le jeune vampire se retourna vers Meru, toujours en souriant.

Prête à grimper?

Lâchant sa main, surtout par obligation, il se mit à grimper la paroi de l'immeuble, en mettant mains et pieds aux bords des fenêtres et aux divers endroits que la structure permettait par son architecture. Après environ une minute de grimpe, il finit par arriver au sommet de l'immeuble. Meru tendit à nouveau sa main, et Goby, encore une fois, la saisit avec ce frisson merveilleux. Il marcha quelques pas, jusqu'à ce qu'ils arrivent à l'autre côté de l'immeuble. D'un geste presque brusque, Goby se laissa tomber assis, les jambes pendant dans le vide. D'ici, une vue spectaculaire de Zandler.

Meru avait suivi le vampire sans un mot durant tout le trajet qui fut rapide d’ailleurs. Cependant, elle eut le temps de réfléchir un moment, tout en regardant leurs deux mains. Est-ce qu’Adam avait prévu tout cela? Qu’elle laisserait sa chance à Goby ainsi? Bien sûr, Meru avait d’abord commencé à l’apprécier avant qu’ils soient élus. Elle savait des choses également sur Goby, elle le trouvait charmant et plutôt agréable à regarder , donc ce n’était pas nouveau non. Ce qui était nouveau cependant, c’était le reste. Peut-être qu’elle allait trop vite, mais comme on dit, pour oublier une peine de cœur, il faut retomber en amour… Mais oublier Edrick, même si elle le devait, c’était difficil pour elle. Cependant, Goby ne serait pas sa clef de l’oublie. Non. Goby c’était Goby, Edrick c’était Edrick. Rien ne les liaient d’une façon ou d’une autre.

Meru fini par sortir de ses pensés lorsque Goby lui adressa la parole. Elle lui sourit et hocha de la tête doucement. Aussitôt, elle suivit Goby pour grimper tout là haut sur le toit et lui redonna la main. Déjà, elle trouvait l’endroit magnifique, mais ce fut lorsque Goby s’était assis, qu’elle comprit comment ce qu’elle avait vu de Zandler jusqu’à présent n’était rien. Bouche bée, elle se laissa tomber assise également comme Goby, laissant ses jambes dans le vide et le bas de sa robe voler au gré du vent. Elle tenait toujours la main de Goby et semblait étonnée de voir tout ce qu’elle voyait.

« Tu viens souvent ici? C’est magnifique. Vraiment. » avoua la vampire qui de ses yeux rouges observait la ville. Comme ils étaient haut, ils pouvaient voir un certains nombres de maison et même qu’il pouvait voir l’océan sur laquelle de nombreux bateaux voyageaient tous les jours pour venir ici. C’était la nuit encore et Meru appréciait d’avantage. La ville au complet était illuminé de partout. Les maisons avaient quelques lumières que l’on pouvait apercevoir par les fenêtres et les rues étaient également éclairer. Seulement, par bonheur pour Meru. L’éclairage n’était pas trop énorme pour cacher ce qu’elle appréciait plus encore. La pluie avait cesser et les nuages s’étaient déplacé pour laisser place à un ciel étoilés, dans lequel la Lune prenait place. Elle était énorme vu d’ici et aux yeux de la vampire magnifique. Dans Zandler à cette heure ci, Meru et Goby devaient bien être les seuls êtres vivants à se reposer sur un toit. Contrairement à ce que l’on pouvait croire, Meru était une femme qui admirait grandement la beauté. Non pas seulement des femmes et des hommes, mais la beauté à son état pur. Comme par exemple, la nature ou le travail fait par les hommes et cela bien sûr…. C’était son secret à elle.

La vampire sourit puis se retourna vers Goby, le sourire toujours aux lèvres.

La vue ici était si splendide... Et partager cette vue avec Meru était l'un de ses nombreux rêves qui se réalisaient. Si seulement Meru pouvait savoir... Chaque fois que Goby allait quelque part, pendant ces dernières années, il s'imaginait y étant avec Meru, vivant pleinement avec elle l'amour terriblement refoulé qu'il éprouvait pour elle. Cela lui faisait des moments bien merveilleux. Hélas, ce n'était que son imagination... Il tourna son regard vers elle, qui le regardait déjà.

Chaque fois que je viens à Zandler, je n'omet jamais de venir ici. C'est un endroit magnifique qui m'aide à réfléchir, ainsi qu'à mieux accepter les choses qui... Ne vont pas comme je le souhaiterais. Cette vue me donne le courage de ne pas abandonner ses idéaux que je garde cachés et que je vis en solitaire. C'est relaxant, par dessus tout, bien que très nostalgique. J'adore cet endroit.

Ça oui, il adorait cet endroit. Surtout que cette fois, il y était vraiment, ici, avec Meru...

Meru, je... Malgré que je t'aie bien des choses tout à l'heure, je ne veux pas que tu t'en fasses pour quoi que ce soit. Tu sais, si j'ai bien pu attendre pendant cinq cents ans, ce n'est pas quelques semaines de plus qui m'anéantiront, au contraire. Si tu veux, on peut attendre d'avoir sauvé le monde.

Il osa un petit clin d'oeil vers Meru. Plus les minutes passaient, plus Goby prenait confiance en leur réussite pour cette quête. Avec tout ce qui venait de se dérouler ce soir, il n'accepterait jamais d'échouer et de perdre cette existence si précieuse, de toute manière. Il se battrait. Plus que jamais il ne s'était battu, pour sûr, et ni Edrick, ni cette Larael, ni aucun des démons de l'enfer, et ni Apocalypse lui-même ne l'empêcherait de vivre son idylle, quoi qu'il advienne.

Meru semblait calme ici. Du moins plus qu’à l’habitude, comme si ses démons s’étaient envolés pour l’instant. Cette dernière observait Goby en silence encore. On dirait qu’il ne l’avait pas remarqué, il était trop absorbé par cette magnifique vue. C’était à ce demander ce qu’il préférait regarder, cette vue incroyable ou elle? La vampire sourit, ne voulant pas vraiment avoir droit à cette réponse. Tenant toujours la main de Goby, Meru restait là à l’écouter parler tout simplement et à l’observer. Par la suite, elle serra légèrement la main de Goby.

« Oui, je comprends ce que tu veux dire. Je n’ai jamais eu ce genre d’endroit où je pouvais penser à ma guise et réfléchir. Parfois j’aurais bien aimé, mais de toute façon, je suis connue comme étant une vampire impulsive qui ne pense jamais, mais c’est faut. Bon, je suis impulsive, mais je penses quand même pour le plus clair de mon temps. Je ne suis pas une écervelée. Tu sais... Nous sommes un peu semblable toi et moi. J’ai souvent des pensés ou des choses que je souhaites plus que tout, mais jamais je n’en parles. » dit-elle avant de rire puis de sourire faiblement encore.

Meru avait écouter les sages paroles de Goby et lui sourit de nouveau. Ses yeux rouges sang qui ne montraient pas souvent d’émotions sembla s’adoucir et avoir un air ému, presque triste même. De toute sa misérable vie, elle n’avait jamais connue quelqu’un qui puisse ressembler à Goby de loin ou de près. Il était unique et terriblement agréable aux yeux de la vampire.

« Goby... Tu est vraiment très gentil... Non adorable plutôt. Je n’ai pas envie d’attendre tu sais? Et... Tu sais pourquoi? Parce que tu est vraiment quelqu’un d’incroyable et de formidable Goby. Comment est-ce que je pouvais te faire attendre encore alors que tu as déjà attendu si longtemps? Jamais on as été comme ça avec moi. Jamais on ne s’est vraiment soucié de ce que je peux ressentir ou pas. Non. Et puis jamais on ne m’a fais ressentir ça avant. Avec toi, je me sens... Simplement moi. Je n’ai pas peur de dire ou de faire ce que je penses. Je n’ai pas à me cacher et ça, c’est agréable. » Elle regarda un instant leur mains puis lui sourit.

« En plus, je ne voudrais pas attendre que nous en ayons terminés avec Apocalypse et ses bâtards. Si jamais ils nous arrivaient quelque chose à toi ou à moi... Nous nous en voudrions d’avoir attendu. » expliqua la vampire qui par la suite s’approcha un peu plus près de Goby. Son visage était à présent à quelque centimètre de celui du vampire.

« Je n’ai pas envie d’avoir l’impression de rater quelque chose. Je ne veux pas te rater toi. »

Elle brisa rapidement la distance qui était entre eux et déposa ses douces lèvres chaudes sur celle de Goby alors que l’une de ses mains était au cou du vampire. Ce n’était pas un baiser sans classe ou alors violent et osé comme on aurait pu imaginer de la part de Meru. Non, c’était plutôt quelque chose de doux comme une pétale de rose. Doux, agréable et sensuelle à la fois, mais ça c’était car c’était Meru. Il n’y avait rien de brusque dans ce baiser simple. Bref, ce n’était qu’une baiser simple, tendre et totalement doux. Bref, le contraire de ce qu’aurait pu croire certain venant de Meru Silverwind, la terrible vampire sadique, perverse mangeuse d’homme!

Il s'y attendait. Elle s'était approchée graduellement, et tout en buvant la moindre parole de Meru, il se préparait au contact. Le baiser derrière l'oreille n'était qu'un avant-goût et une infime parcelle de tout ce qu'allait vivre Goby lorsque les lèvres de Meru se poseraient sur les siennes. Ce demi-millénaire avait porté fruit, après tout. Il n'avait pas attendu si longtemps futilement. Au moment où Meru coupa entièrement la distance entre leur deux visages, la bouche de Goby se fendit en un long sourire, toute la durée de ce baiser. Cette vague en lui...

D'abord, cette nervosité qui s'était accumulée en lui depuis si longtemps venait tout d'un coup d'être anéantie. Jamais il ne s'était senti si léger, si agréable, si à l'aise... Si relaxé. Cette liberté si jouissive et soudaine était un important facteur de ce grand sourire. Pendant tant d'années, il avait ressenti ce poids étouffant, étant conscient que Meru ne se trouvait probablement qu'à quelques mètres de lui, peu importe où il était. Et lorsqu'il était simplement loin, cette sensation restait car il ne pouvait s'empêcher de penser à elle.

Et en toute honnêteté... C'était le contact le plus physique qu'il n'avait jamais eu. Goby était entièrement puceau, chose assez exceptionnelle chez un vampire. Surtout que Goby n'était pas horrible, au contraire. Mais il s'était gardé pour le moment de sa vie où plus rien ne compterait que la créature de rêve qui serait dans ses bras. Ce moment était maintenant. La main libre de Goby se posa d'elle-même sur une hanche de la vampire. Chaque parcelle de son entité était merveilleuse autant au toucher qu'au regard. Chaque courbe, chaque section de peau de Meru faisait rêver Goby. Et il y touchait, en ce moment même.

Le baiser s'arrêta, mais Goby ne s'éloigna pas. Sa propre bouche fut distancée de quelques millimètres de celle de Meru, mais son visage resta tout contre le sien. Pas question de briser tout ça.

Rien ne le retirerait de ça. Jamais il n'avait été si... Heureux.

Meru souriait elle aussi. Pourquoi? Simple, parce qu’il souriait. C’était agréable comme sentiment. Très même! Elle se sentait tout simplement bien. Voilà. C’était une chose bien spéciale pour Meru. C’était comment dire... Fantastique! Oui fantastique de sentir que quelqu’un se sentait bien en sa présence, qu’un homme l’aimait véritablement. C’était si étrange que de ressentir tout cela tout d’un coup, mais Goby avait l’air heureux au moins. C’était une bonne chose.

Ce qui était encore plus étonnant que le sourire de Goby, c’était de sentir sa main sur sa hanche. Meru le connaissait bien, très bien même, mais elle ne pensait pas qu’il oserait mettre sa main sur sa hanche et ce même si ce n’était qu’une simple hanche. Pour certain c’était un endroit très sensuel, pour d’autre moins. Une chose était évidente, Goby Throne, ce vampire si bizarre!

Puis le baiser se rompu finalement. Toujours aussi près l’un de l’autre, Goby pouvait sentir sa respiration contre lui à présent. Son coeur battait fort et vite et ça c’était une sensation que Meru aimait toujours ressentir. La main qui tenait toujours celle de Goby la serra plus fort, comme si elle ne voulait pas perdre cette dernière et dans les yeux de Meru, Goby pouvait même apercevoir quelques petites larmes s’il regardait bien. Ce n’était pas des larmes mauvaises, non au contraire. Elle était heureuse et elle ressentait tant de sentiments, de sensation et de chose qu’elle ne connaissait pas, qu’elle était venue à se demander ce qu’elle avait vécu auprès d’Edrick finalement.. Oui, elle avait eu des sentiments puissants pour lui. Au point de n’avoir jamais coucher avec un autre que lui... Mais lui? Elle préféra chasser cette pensée et se concentrer sur Goby. L’homme présent dans sa vie, à ce moment précis.

La vampire lui fit un mince sourire avant de lui caresser doucement la joue de sa main qui était à son cou. « Merci... Tu me fais découvrir des choses que je ne savais même pas à mon propos et... Je me sens bien grâce à toi. Ce qui me désole, c’est que demain, nous aurons une quête et que nous n’aurons pas d’autre moments comme celui-ci et que nous ne pourrons peut-être plus être si près l’un de l’autre. » La vampire s’approcha de nouveau pour lui donner un autre baiser celui-ci plus court avant d’aller l’embrasser par la suite au cou pour par la suite reporter son visage près de celui de Goby. « Je suis étonnée que tu ai réussi à être seul si longtemps à cause de moi. Tu est tellement doux et mignon. C’est étonnant, mais... Tant mieux pour moi hm? » Elle rit faiblement puis frissonna légèrement suite à un courrant d’air car après tout... Elle était toujours bien trempé par la pluie de tout à l’heure.

Absolument rien. Cette sérénité intensive ne serait interrompue par quoi que ce soit, rien ni personne. Jusqu'à présent, chaque élément présent à la scène ne faisait que la rendre plus parfaite pour Goby. D'abord, cette vue sur la ville au grand complet, qui était simplement magnifique. Leurs pieds pendant dans le vide. Quelques minutes plus tôt, le poid de sa nervosité maintenait fermement son corps sur le bord de l'immeuble. En ce moment, il se sentait si léger, si bien qu'il ne faisait même plus la distinction entre ses pieds au dessus du vide et son corps au dessus d'un sol. Finalement, la pluie...

Il pleuvait depuis un si long moment déjà ; les cheveux de Goby envahissaient son front, trempés, et échappaient de temps à autre autre une goutte qui coulait le long des joues, des paupières ou du nez du jeune vampire. Certains cheveux allaient jusqu'à ses yeux, mais cela ne le dérangeait même pas : rien ne l'eut dérangé, simplement. Fusse-t-il coincé dans la plus inconfortable des positions pour être assis, il ignorerait et endurerait, simplement pour ne pas briser quoi que ce soit du moment.

Chaque baiser de Meru était plus merveilleux que quoi que ce soit. À chaque contact, il sentait cette vague de chaleur et de confort qui l'empêchait d'avoir froid malgré toute cette eau et ce vent. La main qui se trouvait à la hanche de Meru changea d'endroit : elle alla se poser doucement sur le cou de la vampire, le pouce relevé atteignant l'oreille de Meru. Sa main entra très brièvement en contact avec le symbole de Destinée de Meru, et il ressenti pendant uniquement deux petites secondes l'étrange sensation à sa nuque comme il l'avait déjà ressentie. Cette sensation, habituellement désagréable, ne fit qu'accentuer l'extrème aise de Goby, aussi se permit-il cette fois lui-même d'embrasser Meru, quand même assez longuement. Ce silence était plus merveilleux que tous les autres, tout autant que chacune des paroles de Meru. Il ne voulait en manquer aucune : voilà pourquoi il se taisait. Il voulait pouvoir comprendre chaque petit mot qu'elle lui dirait, uniquement pour savoir qu'elle avait confiance en lui, qu'elle lui dévoile encore combien elle l'aimait. Car c'était ce qu'elle lui disait, à sa manière.

Une manière qui, même s'elle eut été la pire, elle serait demeurée la meilleure pour lui.

Tout ce que Goby trouvait à faire en ce moment, c'était se taire et admirer.